Vincent Lesage, PDG de Breger : « Le TCO du biogaz est satisfaisant »
Vincent Lesage, Président Directeur Général du groupe Breger, nous partage son expérience et sa vision du transport de marchandises décarboné. Pour cette entreprise engagée depuis les années 1990 envers une profession plus respectueuse de l’environnement, le bioGNV fait partie intégrante d’un mix énergétique fiable, aux côtés de l’huile végétale hydrotraitée (HVO) et de l’électrique.
Quelle est l’activité de Breger ?
Vincent Lesage : Breger est spécialisé dans le transport de marchandises générales, c’est-à-dire tout ce qui peut se mettre sur palettes. Nous offrons des solutions de transport et de logistique fiables, compétitives et écoresponsables pour les grands acteurs de l’industrie et de la grande distribution. Nous opérons à 80 % au niveau national, à 20 % en Europe, avec 13 agences en France (dont deux filiales), une en Espagne et une au Portugal. Notre chiffre d’affaires s’élève à 170 millions d’euros et Breger emploie près de 1000 personnes.
Depuis combien de temps vous intéressez-vous aux carburants alternatifs ?
V.L : La politique environnementale de Breger date des années 1990, et l’obtention de la norme ISO 9001 s’est inscrite dans une démarche déjà forte et engagée. Nous avons d’abord travaillé sur la réduction des consommations et l’optimisation des véhicules. Puis, l’intérêt pour les carburants alternatifs est apparu avec le biogaz en 2017, alors que seulement trois stations existaient en France.
Nous avons commencé avec nos premiers camions en région parisienne, où se trouvaient ces stations. La rareté de l’avitaillement était un frein au départ, mais on a tenu bon, car pour nous, le gaz n’avait de sens que s’il était bio. Remplacer du fossile par du fossile ne nous convenait pas. Parallèlement, nous avons accompagné et suivi le développement des stations publiques pour faire évoluer notre parc en région parisienne, en Rhône-Alpes et dans l’ouest, en particulier en Mayenne où se situe le siège social de Breger.
Quelle est la part de la flotte de Breger qui roule au biométhane ?
V.L : Nous avons plus de 60 véhicules roulant au bioGNV sur un parc de plus de 500 véhicules moteurs, ce qui équivaut à 12 % de la flotte. Nous travaillons également avec des sous-traitants que nous commençons à emmener vers le biogaz, avec 4 ou 5 véhicules déjà en transition.
En plus du biogaz, nous avons accéléré l’adoption de l’HVO, un carburant de transition qui nous permet de décarboner rapidement et massivement. Quelques véhicules roulent aussi au B100, mais ce carburant n’est pas très convaincant, et nous testons une partie de notre activité en électrique. Ce mix énergétique porte à 22 % la part des carburants alternatifs chez Breger, et l’ambition est de monter à 33 % d’ici à 2025.
Êtes-vous satisfaits des performances des véhicules alimentés au bioGNV ?
V.L : Bien sûr, très satisfaits, et ce depuis le début, même si les premiers camions étaient franchement assez sommaires ! Le modèle économique est désormais établi. Il faut toutefois le regarder avec un peu de distance : certaines périodes sont trop chères, d’autres très compétitives. Mais dans l’ensemble, depuis 2017, il tient la route.
Le TCO du biogaz est satisfaisant, bien que soumis à des variations plus fortes que le diesel. Il faut être agile face à la volatilité des prix et du marché. Nous avons dû réorganiser nos véhicules et nos trajets, mais cela reste compétitif par rapport au gazole. On déplore seulement la limitation de l’offre de véhicules au gaz : seules deux marques en proposent, ce qui en fait un marché de niche et soulève des questions sur les prix et l’avenir de ces véhicules.
La feuille de route de Breger a-t-elle évolué pour les Jeux Olympiques de Paris ?
V.L : Elle n’a pas changé, mais nous avons fait des propositions à nos clients, notamment sur le biogaz, qui est une solution très pertinente pour les livraisons dans Paris. Les clients sont intéressés, mais il reste beaucoup de dogmes réglementaires à surmonter.
Justement, quel rôle jouez-vous dans la démocratisation de la technologie ?
V.L : Breger fait beaucoup de pédagogie : nous devons expliquer aux préfectures, aux syndicats d’énergie et aux politiques tout l’intérêt de privilégier cette solution. Le positionnement européen a été un obstacle, mais nous espérons que les questionnements actuels permettront une meilleure reconnaissance du biogaz. Nous croyons fermement que c’est un bon élément du mix énergétique et qu’il tiendra sur la distance.
L’année dernière, pour la première fois, nous avons réduit nos émissions en volume malgré une forte augmentation de notre chiffre d’affaires, grâce au biogaz et à l’HVO. Notre démarche est pragmatique et concrète : ces carburants cochent beaucoup de gaz, et l’hydrogène n’est pas encore mature, donc il faut vraiment défendre le biogaz.
Les contraintes réglementaires seraient donc le frein principal à l’adoption du biométhane comme carburant dans la profession ?
V.L : Assurément, il faut davantage de visibilité politique et réglementaire. La feuille de route du biogaz doit être plus claire et elle doit remonter à Bruxelles ! La problématique n’est pas technique. L’Europe a un rôle crucial à jouer : les pénalités imposées aux constructeurs en raison des mesures à l’échappement les freinent dans la proposition de nouveaux véhicules, alors que la méthode globale du puits à la roue serait beaucoup plus pertinente et moins punitive. La fluctuation des prix ne vient qu’au second plan.
Quelle est l’activité de Breger ?
Vincent Lesage : Breger est spécialisé dans le transport de marchandises générales, c’est-à-dire tout ce qui peut se mettre sur palettes. Nous offrons des solutions de transport et de logistique fiables, compétitives et écoresponsables pour les grands acteurs de l’industrie et de la grande distribution. Nous opérons à 80 % au niveau national, à 20 % en Europe, avec 13 agences en France (dont deux filiales), une en Espagne et une au Portugal. Notre chiffre d’affaires s’élève à 170 millions d’euros et Breger emploie près de 1000 personnes.
Depuis combien de temps vous intéressez-vous aux carburants alternatifs ?
V.L : La politique environnementale de Breger date des années 1990, et l’obtention de la norme ISO 9001 s’est inscrite dans une démarche déjà forte et engagée. Nous avons d’abord travaillé sur la réduction des consommations et l’optimisation des véhicules. Puis, l’intérêt pour les carburants alternatifs est apparu avec le biogaz en 2017, alors que seulement trois stations existaient en France.
Nous avons commencé avec nos premiers camions en région parisienne, où se trouvaient ces stations. La rareté de l’avitaillement était un frein au départ, mais on a tenu bon, car pour nous, le gaz n’avait de sens que s’il était bio. Remplacer du fossile par du fossile ne nous convenait pas. Parallèlement, nous avons accompagné et suivi le développement des stations publiques pour faire évoluer notre parc en région parisienne, en Rhône-Alpes et dans l’ouest, en particulier en Mayenne où se situe le siège social de Breger.
Quelle est la part de la flotte de Breger qui roule au biométhane ?
V.L : Nous avons plus de 60 véhicules roulant au bioGNV sur un parc de plus de 500 véhicules moteurs, ce qui équivaut à 12 % de la flotte. Nous travaillons également avec des sous-traitants que nous commençons à emmener vers le biogaz, avec 4 ou 5 véhicules déjà en transition.
En plus du biogaz, nous avons accéléré l’adoption de l’HVO, un carburant de transition qui nous permet de décarboner rapidement et massivement. Quelques véhicules roulent aussi au B100, mais ce carburant n’est pas très convaincant, et nous testons une partie de notre activité en électrique. Ce mix énergétique porte à 22 % la part des carburants alternatifs chez Breger, et l’ambition est de monter à 33 % d’ici à 2025.
Êtes-vous satisfaits des performances des véhicules alimentés au bioGNV ?
V.L : Bien sûr, très satisfaits, et ce depuis le début, même si les premiers camions étaient franchement assez sommaires ! Le modèle économique est désormais établi. Il faut toutefois le regarder avec un peu de distance : certaines périodes sont trop chères, d’autres très compétitives. Mais dans l’ensemble, depuis 2017, il tient la route.
Le TCO du biogaz est satisfaisant, bien que soumis à des variations plus fortes que le diesel. Il faut être agile face à la volatilité des prix et du marché. Nous avons dû réorganiser nos véhicules et nos trajets, mais cela reste compétitif par rapport au gazole. On déplore seulement la limitation de l’offre de véhicules au gaz : seules deux marques en proposent, ce qui en fait un marché de niche et soulève des questions sur les prix et l’avenir de ces véhicules.
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Justement, quel rôle jouez-vous dans la démocratisation de la technologie ?
V.L : Breger fait beaucoup de pédagogie : nous devons expliquer aux préfectures, aux syndicats d’énergie et aux politiques tout l’intérêt de privilégier cette solution. Le positionnement européen a été un obstacle, mais nous espérons que les questionnements actuels permettront une meilleure reconnaissance du biogaz. Nous croyons fermement que c’est un bon élément du mix énergétique et qu’il tiendra sur la distance.
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