Autocars Linevia : la fierté de rouler au bioGNV

Autocars Linevia : la fierté de rouler au bioGNV
Parce qu’il sait si bien communiquer son enthousiasme à faire rouler les autocars et autobus Linevia avec des carburants décarbonés, François Herviaux est régulièrement invité à témoigner. Ainsi à lors de la dernière édition du salon Mobizi qui s’est déroulé les 3 et 4 avril à La Gacilly (56). Annonçant « Je roule au biogaz », l’un des véhicules de l’entreprise servait de navette entre la gare de Redon et centre culturel Artémisia qui offrait son cadre à l’événement.
 
Pour la seconde année consécutive, le salon Mobizi animait la ville morbihannaise de La Gacilly. Conçu avec l’objectif d’aider les entreprises et collectivités à trouver les meilleures solutions pour des déplacements et transports durables, il rassemblait à nouveau des intervenants de qualité. En application de son thème consacré à la mobilité décarbonée, un Hub Mobizi avait été mis en place en gare de Redon. Les visiteurs professionnels pouvaient donc opter pour un voyage éco-responsable par le train en partant de Paris, Nantes, les grandes villes bretonnes et ailleurs.

Depuis la gare de Redon, la quinzaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre le centre culturel Artémisia était l’occasion de découvrir gratuitement le Mobilize Duo, la nouvelle Renault 5 E-Tech ou l’autocar Scania Fencer 6 bioGNV aux couleurs de Linevia. Pour rappel, le constructeur a développé en particulier ce modèle pour le transport scolaire. En standard, ce véhicule qui peut accueillir jusqu’à 63 passagers dans une longueur de 13 mètres est propulsé par un bloc 9 litres développant une puissance de 280 ch pour un couple de 1 300 Nm. Il est alors alimenté par un ensemble de huit bouteilles de chacune 120 litres installées sur le toit. Pour davantage d’autonomie et de vivacité, est proposée une déclinaison à 10 bouteilles et moteur 340 ch. 

Transport éco-responsable

Créée en 1934 à Guer (56) sous l’appellation Voyages Herviaux, Linevia s’appuie aujourd’hui sur une flotte qui approche les 250 véhicules. Elle comprend des autobus pour les lignes urbaines, et différents types d’autocars (Standard, Excursions, Tourisme et Grand Tourisme). Menant actuellement une campagne de recrutement comme nombre d’entreprises du transport de personnes, cette société emploie 270 personnes, parmi lesquels des chauffeurs à temps complet, des conducteurs spécialisés dans le scolaire, des agents de maintenance des véhicules, et du personnel administratif et de production. Ils se répartissent sur cinq sites dont trois sont localisés dans le Morbihan à Guer, Malestroit et Ploërmel. Les deux autres se trouvent à Rennes (35) et à Savenay (44).

A la direction générale de Linevia, trois frères : Christophe, Julien et François Herviaux. C’est ce dernier que nous avons l’habitude d’entendre témoigner des efforts effectués dans l’entreprise au titre de la mobilité décarbonée. La première fois, en ce qui nous concerne, c’était en 2023 dans le cadre du forum Ecogreen Energy. L’engagement de Linevia pour réduire les émissions de CO2 remonte à une dizaine d’années en arrière. En 2021, la société « devenait la deuxième entreprise bretonne du transport de voyageurs à être labellisée Objectif CO2 ». Au bout de trois ans, le bilan montrait une réduction de « 9 % des émissions de CO2 au kilomètre parcouru ».

Fervent défenseur du bioGNV,  François Herviaux est régulièrement invité à témoigner. Ici à l'occasion du salon Mobizi. 

9,5 grammes de CO2 par kilomètre

L’engagement CO2 de l’Ademe a été renouvelé pour la période qui s’étend de juillet 2024 à juin 2027. Parmi les objectifs fixés : 5 000 nouveaux arbres devraient être plantés chaque année au titre de la captation carbone, la consommation énergétique des bâtiments diminuerait de 15 %, tous les collaborateurs recevraient une formation à l’éco-conduite et aux éco-gestes, le parc roulant compterait 49 et 28 % de véhicules fonctionnant respectivement au B100 et au bioGNV.

A Mobizi, François Herviaux a précisé que l’année 2026 serait celle où son entreprise passerait le cap des 50 % de consommation en énergies renouvelables. Nécessitant de lourds investissements, la solution électrique ne fait que démarrer chez Linevia. Le succès du B100 se comprend par le coût raisonné de 1 500 euros pour équiper un autocar dont le cycle de vie va être allongé. Ce n’est toutefois pas ce carburant végétal de substitution au gazole qui permet d’obtenir la meilleure empreinte carbone par voyageur. Son niveau individuel de 29,3 grammes de CO2 par kilomètre avec un autocar standard est certes meilleur que les 44,4 g des motorisations diesel, mais encore bien élevé face aux 9,5 g des blocs alimentés au bioGNV. C’est pour cela que, lors du remplacement de ses autocars, le transporteur breton oriente au maximum ses investissements vers des modèles fonctionnant au biogaz.

Il faut avoir envie d’y aller

Le passage au bioGNV a amené Linevia à bien choisir l’emplacement de ses sites, se fixant « le plus près possible des tuyaux jaunes » (du réseau de distribution du gaz, ndlr). Ainsi pour les dépôts de Guer, Ploërmel et Rennes. Plus précisément, ce dernier est adossé à la station d’avitaillement inaugurée à Chartres-de-Bretagne, il y a environ deux ans : « Son fonctionnement est hybride, selon le scénario 2 de l’Ademe ». Il s’agit d’une « station partagée ouverte au public. La nuit, un tuyau alimente nos autobus ». En avril 2023, 48 emplacements étaient déjà disponibles pour la recharge lente de ces véhicules qui desservent la métropole de Rennes. En Bretagne, le réseau d’avitaillement en GNV se compose de 26 stations publiques. Sans compter les établissements privés au nombre de 15 : « Lorsque nous sommes tout seuls à avoir besoin de GNV, nous ouvrons une station privée. C’est le cas à Ploërmel et bientôt à Guer ».

A horizon 2030, Linevia veut avoir décarboné la moitié de ses flottes. Y a-t-il un secret pour bien démarrer la conversion des parcs roulants ? « Pour que ça fonctionne, il faut déjà quelqu’un à la direction qui ait envie d’y aller. Ce qui demande une certaine forme de courage et de savoir sortir de sa zone de confort ».

 

Du bioGNV produit localement

Passer au GNV implique quelques modifications : « Concernant la maintenance, il faut mettre les ateliers aux normes. Former les mécaniciens demande trois jours. Tout cela se fait bien. Après, on fait installer l’infrastructure de recharge. Il faut identifier un interlocuteur. Avec GRDF le traitement a été hyper fluide. En deux heures, les conducteurs ont été formés, en particulier pour le branchement et de débranchement aux distributeurs de gaz ».

Chez Linevia, le passage au bioGNV s’effectue avec une certaine philosophie : « Dans la fratrie nous partageons une même conviction pour l’économie circulaire. Nous avons choisi un fournisseur de biogaz qui puisse nous dire d’où proviennent les garanties d’origine dont nous bénéficions. L’unité de méthanisation est installée à 1,7 km de notre dépôt de Rennes. Je n’ai jamais pu prendre mon café chez mon fournisseur de pétrole ». Alors que c’est possible pour le bioGNV : « Je peux le faire avec les agriculteurs du site de méthanisation. Patrick et Alain me font voir les travaux qu’ils entreprennent sur place. Quand ils passent devant l’exploitation, nos conducteurs savent aussi que le gaz qui alimente leur moteur vient de là ».


 

Bascule de la ligne BreizhGo 12

Pour remplir en GNC/bioGNC les réservoirs, il y a deux possibilités. En général, les transporteurs privilégient en cours de route un avitaillement rapide qui s’effectue avec une durée assez proche d’un plein de gazole sur un véhicule équivalent. De nuit, dans les dépôts, une charge lente est préférée. Ce n’est pas sans raison : « Avec une charge rapide, il y a un échauffement qui empêche de remplir les réservoirs au maximum. On obtient de l’ordre de 80 % de la capacité. Pour une meilleure autonomie, nous procédons à basse pression en deux étapes sur les huit heures de la nuit. Ainsi on pourrait aller jusqu’à Lourdes, l’autonomie étant de 850 km environ. Pour nos lignes locales, on tient la semaine ».

Créée en janvier 2023, la ligne BreizhGo 12 relie Plélan-le-Grand à Redon en passant par Beignon, Guer, Carentoir, La Gacilly, Cournon et Bains-sur-Oust. Elle est opérée par Linevia : « Cette ligne va passer au biogaz en décembre prochain. A l’année, ça représente environ 500 000 km parcourus. En dix ans, les autocars qui la parcourront vont faire leur cycle de vie ».

 


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