Rétrofit bioGNV : la région Pays de la Loire pionnière avec la conversion de cet autocar diesel Euro VI

Transformé par les équipes du CRMT, le premier autocar euro VI rétrofité au bioGNV de la Sarthe a été inauguré le vendredi 11 avril.
Tous les partenaires étaient réunis sous le soleil dans le cadre de la dernière étape du tour cycliste des Pays de la Loire pour célébrer la toute prochaine mise en service d’un autocar Iveco Crossway Euro VI converti au biogaz par le CRMT. Il s’agit d’une première mondiale pour laquelle la région a fortement contribué. C’est Transdev qui exploitera le véhicule dans la Sarthe pour le ramassage scolaire.
Nombre de visiteurs étaient présents ce vendredi 11 avril 2025 un peu avant 10h30 à Coco Plage transformée en village de départ pour la quatrième étape du Région Pays de la Loire Tour. Sur ce site de loisirs sarthois localisé à quelques kilomètres au nord de Sillé-le-Guillaume, les cyclistes prêts à s’élancer étaient présentés par équipe, sur un podium juste à côté duquel l’Iveco Crossway offrait sa nouvelle mécanique à la vue de tous.
Les enfants s’intéressaient bien davantage à l’Alpine A110 des gendarmes exposée un peu plus loin. Pourtant, sans vraiment le savoir ni s’en rendre encore compte, ces jeunes sont directement concernés par la transformation qui répond aux défis de la mobilité durable.
« C’est un message fort que nous adressons ainsi au public scolaire qui va être transporté dans ce véhicule », a souligné Bernard Nuer. Le directeur régional de Transdev a eu le privilège d’ouvrir la cérémonie d’inauguration du premier autocar diesel Euro VI rétrofité au GNV/bioGNV à l’échelle mondiale. L’engin est déjà aux couleurs du réseau Aléop qui compte actuellement dans sa flotte de cars régionaux interurbains et scolaires 34 % de véhicules à faibles émissions.
Pour 2030, l’objectif est d’aller jusqu’à une part de 50 % d’autocars roulant au GNV/bioGNV. Si l’on sort du réseau Aléop pour recenser les autocars régionaux interurbains et scolaires vertueux qui sont exploités dans les Pays de la Loire, on trouve 180 véhicules fonctionnant au gaz, 120 aux biocarburants et 10 qui sont propulsés par une technologie hybride diesel/électrique. Sous la Sarthe et la Mayenne, les nouvelles délégations en charge des transports sur le département du Maine-et-Loire prévoient la conversion de 80 véhicules vers le gaz ou l’électrique d’ici 2032.
Dans la région, le développement de la mobilité au GNV/bioGNV peut compter sur un réseau de 25 stations publiques d’avitaillement et à peu près autant de sites privés. Les 62 unités de méthanisation du territoire fournissent déjà plus d’un térawattheure de biogaz à l’année, ce qui couvrirait potentiellement la consommation de 4 000 autocars et autobus sur la même période.
Christelle Morançais a justifié l’implication de la région par la volonté d’avoir sur l’ensemble du territoire, sur fond de transition écologique, une mobilité qui n’oppose pas les villes aux zones rurales. À commencer par Bernard Nuer, tous les intervenants ont salué concernant cet autocar « une co-construction réalisée à hauteur de 99 % avec des pièces européennes ».
Mettant en perspective un bioGNV produit grâce à des déchets agricoles locaux à proximité de la future zone de ramassage scolaire, Véronique Bel, directrice clients-territoires pour le centre-ouest chez GRDF, a évoqué « une souveraineté énergétique et industrielle » de nature « à sauvegarder des emplois ». Grâce à une « économie circulaire » qui joue la carte « de la préservation des ressources », le rétrofit au gaz « prolonge en une deuxième vie l’utilisation de cet autocar ».
C’est tout particulièrement pour ces derniers que « le rétrofit d’un autocar scolaire fait sens » selon Edoardo Bassano : « Comme les soutes à bagages ne sont pas utilisées, on a pu y loger les réservoirs en respectant les contraintes de masse ».
L’échange de la motorisation a été suivi par une recalibration électronique de la boîte de vitesses. Ont également été intégrés un système de dépollution, ainsi qu’un chauffage auxiliaire conçu pour le GNC.
Plutôt que de reprendre les habituels chiffres concernant les gains sur les émissions, le directeur général du CRMT a souhaité communiquer sur des relevés constatés : « Nous avons l’expertise pour effectuer les mesures, ce que nous avons fait avant et après le rétrofit. Les oxydes d’azote sont réduits jusqu’à 70 %, et 80 % pour les particules fines ». Et concernant le CO2 ? « A l’échappement, nous avons une baisse de 10 % avec du GNV, et 80 % si c’est du bioGNV ».
Profitant de la préparation au dernier départ du Région Pays de la Loire Tour 2025 pour lequel Transdev est également partenaire, Bernard Nuer a comparé : « Ce projet de rétrofit a été vécu sur le mode d’une course d’endurance sur le long terme » et « a franchi toutes les étapes d’homologation ». Ce dernier point est d’une importance majeure, comme nous l’a confié le directeur général du CRMT : « Désormais, nous pouvons proposer dans toute la France ce rétrofit. Avec GRDF, nous pouvons atteindre toutes les administrations publiques ».
« Nous avons l’habitude des alliances locales. Ce qui vient d’être fait n’est pas seulement une opération technique, c’est aussi le symbole d’un territoire en mouvement », s’est réjoui Bernard Nuer. A sa suite, Edoardo Bassano a appelé « des partenariats avec les régions ». Le rétrofit au GNV des autocars diesel serait alors réalisé à cette échelle « par des garages locaux spécialisés ». Des discussions sont en cours à ce sujet avec des établissements habitués à remplacer des moteurs sur des poids lourds. Le CRMT n’est en rien novice concernant la motorisation au gaz : « Nous avons toujours cru et toujours investi dans le GNV ».
Parmi les applications de la motorisation GNV, il y a eu toute une série de balayeuses de voirie : « Nous avons effectué ces conversions pour un client revendeur. Ces véhicules sont répandus dans toute l’Europe ». Un autocar scolaire a déjà été rétrofité par la CRMT : « C’était déjà un Iveco Crossway, mais diesel Euro V, mis en circulation dans notre région après le remplacement du moteur Cursor 8 diesel par un Cursor 8 GNV ». 300 kilomètres d’autonomie, c’est large pour une exploitation en ramassage scolaire des autocars rétrofités au GNV. C’est pourquoi des opérateurs tablent plutôt sur des modèles convertis à l’électrique qui peuvent parcourir 100 à 150 km après une recharge des batteries : « C’est l’autonomie quand elles sont neuves, mais ça finit par descendre après un certain temps d’utilisation. Ce qui n’est pas le cas avec notre solution GNV ».
Nombre de visiteurs étaient présents ce vendredi 11 avril 2025 un peu avant 10h30 à Coco Plage transformée en village de départ pour la quatrième étape du Région Pays de la Loire Tour. Sur ce site de loisirs sarthois localisé à quelques kilomètres au nord de Sillé-le-Guillaume, les cyclistes prêts à s’élancer étaient présentés par équipe, sur un podium juste à côté duquel l’Iveco Crossway offrait sa nouvelle mécanique à la vue de tous.
Les enfants s’intéressaient bien davantage à l’Alpine A110 des gendarmes exposée un peu plus loin. Pourtant, sans vraiment le savoir ni s’en rendre encore compte, ces jeunes sont directement concernés par la transformation qui répond aux défis de la mobilité durable.
« C’est un message fort que nous adressons ainsi au public scolaire qui va être transporté dans ce véhicule », a souligné Bernard Nuer. Le directeur régional de Transdev a eu le privilège d’ouvrir la cérémonie d’inauguration du premier autocar diesel Euro VI rétrofité au GNV/bioGNV à l’échelle mondiale. L’engin est déjà aux couleurs du réseau Aléop qui compte actuellement dans sa flotte de cars régionaux interurbains et scolaires 34 % de véhicules à faibles émissions.

Une flotte qui va vers le GNV/bioGNV
Ce sont majoritairement des modèles fonctionnant au gaz qui composent la flotte durable du service Aléop, avec 111 unités achetées neuves dans cette configuration. S’y ajoutent 7 autocars électriques + 2 convertis à la batterie après une première vie en diesel. Ces derniers circulent en Mayenne.Pour 2030, l’objectif est d’aller jusqu’à une part de 50 % d’autocars roulant au GNV/bioGNV. Si l’on sort du réseau Aléop pour recenser les autocars régionaux interurbains et scolaires vertueux qui sont exploités dans les Pays de la Loire, on trouve 180 véhicules fonctionnant au gaz, 120 aux biocarburants et 10 qui sont propulsés par une technologie hybride diesel/électrique. Sous la Sarthe et la Mayenne, les nouvelles délégations en charge des transports sur le département du Maine-et-Loire prévoient la conversion de 80 véhicules vers le gaz ou l’électrique d’ici 2032.
Dans la région, le développement de la mobilité au GNV/bioGNV peut compter sur un réseau de 25 stations publiques d’avitaillement et à peu près autant de sites privés. Les 62 unités de méthanisation du territoire fournissent déjà plus d’un térawattheure de biogaz à l’année, ce qui couvrirait potentiellement la consommation de 4 000 autocars et autobus sur la même période.
Rétrofité avec 99 % de pièces européennes
Présidente de la région des Pays de la Loire, Christelle Morançais a accentué sa prise de parole sur le contexte actuel de baisse de recettes qui a imposé des économies sur les frais de fonctionnement. Ce choix a été effectué pour continuer à investir, et même davantage que l’année dernière. Au cours d’une discussion que nous avons eue sur place avec lui, Edoardo Bassano, directeur général du CRMT, a chiffré à 205 000 euros l’enveloppe attribuée par la collectivité au projet de rétrofit de l’Iveco Crossway présenté à Coco Plage : « Ce qui représente entre 30 et 40 % du budget lié au développement de ce premier prototype ».Christelle Morançais a justifié l’implication de la région par la volonté d’avoir sur l’ensemble du territoire, sur fond de transition écologique, une mobilité qui n’oppose pas les villes aux zones rurales. À commencer par Bernard Nuer, tous les intervenants ont salué concernant cet autocar « une co-construction réalisée à hauteur de 99 % avec des pièces européennes ».
Mettant en perspective un bioGNV produit grâce à des déchets agricoles locaux à proximité de la future zone de ramassage scolaire, Véronique Bel, directrice clients-territoires pour le centre-ouest chez GRDF, a évoqué « une souveraineté énergétique et industrielle » de nature « à sauvegarder des emplois ». Grâce à une « économie circulaire » qui joue la carte « de la préservation des ressources », le rétrofit au gaz « prolonge en une deuxième vie l’utilisation de cet autocar ».

La transformation technique
L’autonomie de l’ancien véhicule diesel est désormais de l’ordre de 300 km au GNV/bioGNV. L’opération de conversion au bioGNV de cet autocar a commencé par la dépose de tous les composants diesel afin de les remplacer par des éléments de dernière génération pour le fonctionnement au gaz. Le bloc Euro VI d’origine a ainsi cédé la place à un moteur GNC avec un circuit complet d’alimentation et les réservoirs.C’est tout particulièrement pour ces derniers que « le rétrofit d’un autocar scolaire fait sens » selon Edoardo Bassano : « Comme les soutes à bagages ne sont pas utilisées, on a pu y loger les réservoirs en respectant les contraintes de masse ».

L’échange de la motorisation a été suivi par une recalibration électronique de la boîte de vitesses. Ont également été intégrés un système de dépollution, ainsi qu’un chauffage auxiliaire conçu pour le GNC.
Plutôt que de reprendre les habituels chiffres concernant les gains sur les émissions, le directeur général du CRMT a souhaité communiquer sur des relevés constatés : « Nous avons l’expertise pour effectuer les mesures, ce que nous avons fait avant et après le rétrofit. Les oxydes d’azote sont réduits jusqu’à 70 %, et 80 % pour les particules fines ». Et concernant le CO2 ? « A l’échappement, nous avons une baisse de 10 % avec du GNV, et 80 % si c’est du bioGNV ».

Des homologations passées avec succès
A l’heure où l’avenir des ZFE alimentent bien des discussions, la conversion rend l’Iveco Crossway éligible à la pastille Crit’Air 1. En plus des réductions sur les émissions, Edoardo Bassano a mis en avant deux autres avantages d’une telle transformation : « Le rétrofit est économique, avec un coût de 50 % par rapport à l’achat d’un autocar GNV neuf. La durée d’immobilisation du véhicule pour effectuer la conversion est de seulement deux semaines, le délai descendra à une semaine quand nous effectuerons en série cette opération ».Profitant de la préparation au dernier départ du Région Pays de la Loire Tour 2025 pour lequel Transdev est également partenaire, Bernard Nuer a comparé : « Ce projet de rétrofit a été vécu sur le mode d’une course d’endurance sur le long terme » et « a franchi toutes les étapes d’homologation ». Ce dernier point est d’une importance majeure, comme nous l’a confié le directeur général du CRMT : « Désormais, nous pouvons proposer dans toute la France ce rétrofit. Avec GRDF, nous pouvons atteindre toutes les administrations publiques ».

Partenariat avec les régions et des garages locaux
Les feux semblent donc au vert pour que ce premier autocar diesel Euro VI rétrofité marque le début d’une longue série. Transdev et le CRMT souhaitent avancer en mode partenariat.« Nous avons l’habitude des alliances locales. Ce qui vient d’être fait n’est pas seulement une opération technique, c’est aussi le symbole d’un territoire en mouvement », s’est réjoui Bernard Nuer. A sa suite, Edoardo Bassano a appelé « des partenariats avec les régions ». Le rétrofit au GNV des autocars diesel serait alors réalisé à cette échelle « par des garages locaux spécialisés ». Des discussions sont en cours à ce sujet avec des établissements habitués à remplacer des moteurs sur des poids lourds. Le CRMT n’est en rien novice concernant la motorisation au gaz : « Nous avons toujours cru et toujours investi dans le GNV ».
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Le rétrofit GNV depuis 20 ans au CRMT
En marge de la cérémonie d’inauguration qui s’est achevée avec la remise par Bernard Nuer à Christelle Morançais d’un autocar en chocolat, le directeur général du CRMT nous a rappelé quelques étapes importantes : « Nous avons commencé avec le GNV il y a une vingtaine d’années en travaillant sur plusieurs typologies de véhicules. Ainsi avec des taxis diesel de Londres que nous avons modifiés ».Parmi les applications de la motorisation GNV, il y a eu toute une série de balayeuses de voirie : « Nous avons effectué ces conversions pour un client revendeur. Ces véhicules sont répandus dans toute l’Europe ». Un autocar scolaire a déjà été rétrofité par la CRMT : « C’était déjà un Iveco Crossway, mais diesel Euro V, mis en circulation dans notre région après le remplacement du moteur Cursor 8 diesel par un Cursor 8 GNV ». 300 kilomètres d’autonomie, c’est large pour une exploitation en ramassage scolaire des autocars rétrofités au GNV. C’est pourquoi des opérateurs tablent plutôt sur des modèles convertis à l’électrique qui peuvent parcourir 100 à 150 km après une recharge des batteries : « C’est l’autonomie quand elles sont neuves, mais ça finit par descendre après un certain temps d’utilisation. Ce qui n’est pas le cas avec notre solution GNV ».
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