Prix des énergies : vers une nouvelle donne pour le gaz ?

Prix des énergies : vers une nouvelle donne pour le gaz ?
Dans son point marché du 20 mars, Enerjump analyse l’évolution des marchés des énergies, décryptant finement les mécanismes qui expliquent les fluctuations des cours et anticipant une parité entre diesel et GNV qui pourrait intervenir dès 2026.
 
A travers ses marques Watt’up et Gaz’up, Enerjump propose aux logisticiens et transporteurs des solutions pour le ravitaillement en énergie des véhicules électriques ou fonctionnant avec du biogaz produit en France. Après un partenariat concrétisé fin novembre 2024 et permettant aux détenteurs de la carte Shell de s’approvisionner dans le réseau Gaz’Up, la vingtaine de stations actuellement en service dans l’Hexagone est aussi accessible aux professionnels sous contrat avec Molgas.
 
Enerjump imagine une alimentation de la mobilité durable par un mix énergétique de sources renouvelables. C’est pourquoi l’entreprise née d’une fusion des deux marques est également active dans l’écosystème de l’électromobilité. En particulier à travers un rapprochement avec STX Group pour accompagner les transporteurs dans l’accès aux certificats d’économies d’énergie, un système qui finance la conversion des flottes à l’électrique.
 
Persuadé que les grands projets démarrent et se développent en établissant des ponts entre les structures qui partagent des orientations communes, Enerjump travaille aussi avec le Syndicat national des transports légers. Le SNTL regroupe une centaine de sociétés souvent constituées en TPE, PME et ETI qui se tournent vers le biogaz et l’électrique pour décarboner leurs activités. Cette riche actualité, Enerjump se réjouit de pouvoir la partager au salon SITL qui se tiendra à Paris - Portes de Versailles du 1er au 3 avril prochains.
 
Ses Points Marché, Enerjump les destinent plus particulièrement aux entreprises des secteurs du transport et de l’énergie.
 

Un marché du gaz chahuté par la météo et la guerre en Ukraine

En France, le prix sur les marchés de gros du gaz (PEG) peut évoluer très nettement en fonction d’événements très divers. Entre début février dernier et le 20 mars, les variations ont connu des extrêmes de 38 et 56 euros le mégawattheure.
 
En raison des températures basses et d’un vent insuffisant pour faire fonctionner de façon satisfaisante les éoliennes, la demande en gaz a été forte pour alimenter le secteur résidentiel et davantage encore pour générer de l’électricité. Elle a été supérieure de l’ordre de 20 % par rapport à février 2024. C’est pourquoi le PEG était à un niveau élevé début février 2025, à 52 euros l’unité. Une hausse s’est encore amorcée avec les attaques de drones ukrainiens sur l’usine AGPP du gazoduc russe Turkstream. Cette fébrilité s’explique aussi par l’arrêt de plusieurs autres corridors d’acheminement du gaz. D’où les tentatives du côté russe de reprendre le contrôle sur des zones stratégiques. C’est là que le prix du gaz a été à son plus haut sur la période.
 
Puis une succession d’événements l’ont fait redescendre à son minimum en moins d’un mois. Tout d’abord des températures assez douces début mars. Mais aussi des événements qui ont été interprétés sur les marchés comme de nature à évacuer les tensions sur les approvisionnements. Ainsi la conversation téléphonique entre Trump et Poutine le 12 février, l’entrevue entre Zelensky et le président américain le 28/02, le sommet européen à Londres avec le dirigeant ukrainien le 2 mars interprété comme un pas important vers une solution de paix, et l’allègement par l’Union européenne des conditions de stockage du gaz. Plus récemment, le second appel entre Trump et Poutine a actuellement des conséquences partout dans le monde sur les prix du gaz qui sont repartis à la hausse.
 

Un retour du gaz russe en Europe ?

Le retour du gaz russe en Europe serait de nature à faire baisser les prix dans les Etats membre. Cette idée semble se préciser ici ou là. Sur ce sujet, Ursula von der Leyen a été claire : « Le plan de mettre fin aux importations de gaz russe reste inchangé. Il faut devenir énergétiquement indépendant ». Toutefois, la Commission européenne qu’elle préside a reporté le 5 mars la publication d’un plan visant à éliminer les combustibles fossiles. Aux Etats-Unis, il est déjà question d’alléger les sanctions économiques contre la Russie dont celles portant sur les énergies.
 
En voulant montrer comment de tels signaux peuvent être diversement interprétés par les dirigeants de grands acteurs de l’énergie, Alexander Werner a mis en perspective les déclarations de Catherine MacGregor d’Engie et de Claudio Descalzi de Eni. Pour ce dernier, il est « peu probable que de gros volumes de gaz russe reviennent en Europe ». En revanche la directrice générale d’Engie envisage que ce retour pourrait se faire, mais avec comme condition que les litiges avec Gazprom soient auparavant résolus. A partir de là, elle imagine qu’il faudrait des mois avant la reprise des livraisons, dont le niveau ne serait toutefois pas aussi élevé qu’avant la crise.
 
Brouillant davantage les cartes, des médias anglais et allemands rapportent qu’il y aurait eu des négociations secrètes entre les russes et un consortium d’investisseurs américains avec l’objectif de redémarrer le gazoduc Nord Stream 2 après l’arrêt des sanctions économiques.
 
Une dette américaine qui n’est pas sans conséquence
 
D’autres facteurs plus inattendus peuvent influencer le cours des marchés de l’énergie. C’est notamment le cas de la dette américaine. A peu près dix fois plus importante qu’en France, elle s’élève à environ 36 billions de dollars, autrement dit 1 000 milliards de dollars. Nettement à la hausse depuis 2020, le seul remboursement des intérêts pèserait 396 milliards de dollars en 2025. Avec ces chiffres, et sans jugement sur les décisions prises, Alexander Werner a éclairé les coupes budgétaires prises par Elon Musk afin d’éviter la faillite que connaîtraient les Etats-Unis en continuant sur cette lancée. Pour exemple, supprimer les 50 milliards d’aides annuelles à l’Ukraine correspond au delta du paiement des intérêts entre 2024 et 2025. Une décision qui n’est pas sans conséquences au niveau des prix des énergies sur les marchés mondiaux.
 
 

Le Brent aussi balloté par les événements

Bien qu’Enerjump ne distribue pas de produits pétroliers, ses points Marché s’intéressent aussi aux variations des prix du Brent. Ne serait-ce que pour montrer que le PEG n’est pas le seul à connaître des fluctuations. Entre décembre 2024 et mars 2025, le baril est passé de 72 à près de 80 euros, avant de redescendre à presque 69 euros.
Ce produit fossile est particulièrement sensible à ce qui se passe au Moyen-Orient. Ainsi la reprise d’une pression maximale sur l’Iran de la part des Etats-Unis a fait repartir à la hausse le cours début février dernier. Les exigences des Américains au sujet du programme nucléaire des Iraniens se sont traduites par la menace de ces derniers de fermer le détroit d’Ormuz par lequel passent des flux importants de gaz et de pétrole. Le phénomène est accentué par les exercices militaires que mène l’Iran avec la Chine et la Russie pour faire bloc contre les Etats-Unis.
 
Un mois plus tard, l’Opep qui a perdu des parts de marché l’année dernière, a annoncé augmenter de 135 000 barils par jour sa production à partir d’avril prochain. En réaction, les cours du Brent ont baissé. C’est reparti à la hausse ensuite avec les attaques américaines contre les Houthis au Yémen.
 
Selon Alexander Werner, la nouvelle arrivée de Trump à la présidence des États-Unis ne pèse pas de façon importante sur le prix du baril. C’est davantage le seuil de rentabilité qui jouera sur de potentiels nouveaux forages, en sachant qu’il est différent d’un bassin à un autre.

Evolution du cours du Brent en USD - Octobre 2024 - Mars 2025
 

Le gaz (très) bientôt plus compétitif que le gazole ?

L’évolution des prix joue sur la concurrence des énergies entre elles. Il était question que le PEG amorce une chute à partir de la fin d’année 2025 permettant une parité avec le gazole en avril 2027 puis environ un an plus tard une différence à l’avantage du gaz.
 
Un autre scénario se dessine désormais, avec des prix à parité entre diesel et gaz dès mai 2026, c’est-à-dire quasiment avec un an d’avance. L’arrivée de quantités supplémentaires de GNL américain en Europe aurait pour effet de rendre le gaz nettement plus compétitif à horizon mars 2027.
 
Et si l’on voulait se passer tout autant du GNL russe et américain dans l’UE ? Premier exportateur à l’échelle de la planète, TotalEnergies assure que ce serait possible en s’appuyant sur d’autres sources à travers le monde, par exemple, en Afrique et au Qatar.
 
Cette question a donné l’occasion à Enerjump de rappeler que le bioGNV que l’entreprise fournit est intégralement produit en France : « C’est le choix de l’indépendance ». Pour preuve, l’attestation « BioGNV 100 % renouvelable » certifiée par Bureau Veritas que les 181 clients ont reçu au titre de l’année 2024.
 

 
Prochain rendez-vous le 12 juin 2025
 
Le présent article montre la richesse et le niveau élevé des points Marché organisés par Enerjump. D’environ une heure en comptant le temps de questions/réponses, ces webinaires sont précieux pour bien comprendre tous les mécanismes qui expliquent pourquoi les prix des énergies peuvent varier parfois de façon conséquente… ou pas selon les engagements pris avec les fournisseurs.
 
Celui organisé le jeudi 20 mars 2025 a apporté des éléments encourageants sur le terme concernant en particulier la mobilité au gaz. Le prochain point est déjà programmé. C’est pour le jeudi 12 juin 2025 à 11h00. Cette série gratuite et très bien menée mérite votre audience.
 
Vous pouvez vous inscrire dès maintenant au 13e point marché, qui aura lieu le 12 juin prochain à 11h00.
 
 

Gaz'up
Gaz'up développe et exploite le 1er réseau indépendant de stations publiques biogaz pour les transporteurs.
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