Mobilité bioGNV : Le SIEML maintient le cap dans le Maine-et-Loire
Alors que l’Europe continue à réduire la mobilité durable à l’électrique à batterie et à pile hydrogène, le Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire (SIEML) montre un autre exemple. Déjà avec sa propre flotte qui compte pour moitié des véhicules fonctionnant au bioGNV.
En marge d’une conférence de presse sur le bilan 2022 et les perspectives de l’énergie gaz dans le Maine-et-Loire, Jean-Luc Davy nous a parlé du parc roulant du SIEML : « Il compte 15 véhicules fonctionnant au gaz. Ce sont des Fiat 500L, des Seat et des Volkswagen ».
Président de ce syndicat départemental de l’énergie, il était venu lui-même à Avrillé chez GRDF avec une Seat Leon ST TGI : « Je l’utilise depuis 2 ans. C’est vraiment un véhicule intéressant, très dynamique, qui se conduit exactement comme une voiture essence. Elle répond avec puissance et soutient sans problème les 130 km/h sur l’autoroute ».
Comme beaucoup de partisans de la mobilité au GNV/bioGNV, lui aussi trouve que l’offre en modèles est très réduite : « Les constructeurs français ne fournissent pas de véhicules fonctionnant avec ce carburant. Il y a bien la possibilité de faire installer un système d’alimentation spécifique par une entreprise spécialisée, mais nous préférons acheter des modèles aménagés d’usine chez les constructeurs ».
L’odeur est parfois un sujet sensible lorsque l’on évoque le bioGNV obtenu par méthanisation. Oublions cette image : « Dans le Maine-et-Loire, nous procédons comme AgriBioMéthane à Mortagne-sur-Sèvre, en Vendée. Les matières sont enfermées dans de grands hangars équipés de grands aspirateurs. Les odeurs sont éliminées grâce à des murs de tourbe. Le digestat obtenu est riche en phosphore, potasse et azote très utiles pour les plantes ». Le département compte actuellement 7 unités de méthanisation. 5 autres sont en cours de construction.
Pour les automobilistes et les transporteurs venus d’ailleurs, il y a celle de Saint-Barthélemy-d’Anjou, à 5-6 km de là, lancée en 2021 et opérée par GNVert, filiale du groupe Engie. Mais aussi les 3 autres en service dans le département, dont celle de Saumur inaugurée début 2020 et construite par Mesure Process.
Aux couleurs d’Avia, celle de Cholet sort du lot à sa manière. Depuis son ouverture en 2018, elle n’est pas raccordée au réseau. Elle délivre du GNL et du GNC obtenu avec ce dernier. Ce qui explique que l’on n’y trouve pas de bioGNV.
La plus récente est la station BVer de Lasse, mise en service l’année dernière dans la zone de La Salamandre. Son histoire est un peu particulière. Elle est liée à celle de l’unité de valorisation énergétique des déchets présente à proximité et à celle des serres à tomates que cette dernière fournie en chaleur. Sauf que l’UVE ferme chaque année pendant 1 mois pour maintenance. Il fallait donc un raccordement au réseau de gaz pour que cette culture qui s’étend sur 4,5 hectares ne souffre pas la situation. Et puisqu’il fallait tirer un tuyau pour cela, autant le prolonger un peu pour ouvrir une station GNV.
Le département du Maine-et-Loire se démarque par des stations ouvertes grâce à des actionnariats très diversifiés. C’est le cas de celle-ci qui, en plus de collectivités locales et d’agriculteurs méthaniseurs du cru, est portée par le groupe Gémo et les transporteurs Jolival et Pohu. Son dimensionnement permettrait d’avitailler jusque 5 poids lourds par heure. En fin d’année, celle de Saint-Léger-de-Linières, plus au nord, et à l’ouest d’Angers, complètera la liste. Des projets sont à l’étude pour y ajouter 3 ou 4 sites supplémentaires.
« Nous avons adressé un courrier à tous les foyers consommant plus que ce qu’ils devraient, en leur proposant de les accompagner. Au total, 7 600 courriers ont été envoyés. Nous avions peur que cette initiative soit perçue comme du Spam, mais nous avons obtenu un taux de retour important », s’est réjoui Quentin de Bremond d’Ars, directeur territorial chez GRDF.
Dans un même souci « d’efficience, et non de décroissance », les bâtiments publics ont été surveillés. Ainsi quand une école consomme anormalement alors que les locaux ne sont pas occupés, en période de vacances, « est-ce parce qu’il y a un manque d’information du personnel ou est-ce que la pose de thermostats pourrait résoudre le problème ? ».
Dans son rôle de gestionnaire du réseau de gaz des collectivités, GRDF incite les consommateurs aux éco-gestes. Par exemple en adoptant une attitude volontariste de maîtrise de la température chez soi.
« Nous avons adressé un courrier à tous les foyers consommant plus que ce qu’ils devraient, en leur proposant de les accompagner. Au total, 7 600 courriers ont été envoyés. Nous avions peur que cette initiative soit perçue comme du Spam, mais nous avons obtenu un taux de retour important », s’est réjoui Quentin de Bremond d’Ars, directeur territorial chez GRDF. Dans un même souci « d’efficience, et non de décroissance », les bâtiments publics ont été surveillés. Ainsi quand une école consomme anormalement alors que les locaux ne sont pas occupés, en période de vacances, « est-ce parce qu’il y a un manque d’information du personnel ou est-ce que la pose de thermostats pourrait résoudre le problème ? ». D’autres leviers sont activables, aussi bien pour les particuliers que pour les collectivités : l’isolation, la rénovation des bâtiments, et l’installation de systèmes de chauffage plus performants.
« Avec le compteur intelligent Gazpar, 1 ou 2 impulsions sont envoyées par jour pour la relève, en passant par la fréquence 169 MHz. Avec cette dernière, on peut également piloter l’éclairage public. Le gain en électricité est de l’ordre de 10 à 15 % par rapport à des systèmes horaires ou en fonction de la luminosité extérieure. Cette solution est en cours d’expérimentation à Nantes », a illustré Gilles Simoncini.
« Nous avions rencontré des problèmes réglementaires pour faire accepter dans le réseau le biogaz obtenu de cette STEP. C’est pourtant la même molécule », s’est souvenu Jean-Luc Davy. De nouveaux gisements sont espérés dans le département avec la valorisation énergétique des biodéchets : « On n’obtiendra pas de très gros volumes de gaz avec eux, mais c’est déjà un plus ».
Egalement avec la pyrogazéification du bois de classe B. Le président du SIEML espère, avec la méthanisation agrcole, « conforter la production animale en agriculture » qui « aide à maintenir le réseau de haies ».
En marge d’une conférence de presse sur le bilan 2022 et les perspectives de l’énergie gaz dans le Maine-et-Loire, Jean-Luc Davy nous a parlé du parc roulant du SIEML : « Il compte 15 véhicules fonctionnant au gaz. Ce sont des Fiat 500L, des Seat et des Volkswagen ».
Président de ce syndicat départemental de l’énergie, il était venu lui-même à Avrillé chez GRDF avec une Seat Leon ST TGI : « Je l’utilise depuis 2 ans. C’est vraiment un véhicule intéressant, très dynamique, qui se conduit exactement comme une voiture essence. Elle répond avec puissance et soutient sans problème les 130 km/h sur l’autoroute ».
Comme beaucoup de partisans de la mobilité au GNV/bioGNV, lui aussi trouve que l’offre en modèles est très réduite : « Les constructeurs français ne fournissent pas de véhicules fonctionnant avec ce carburant. Il y a bien la possibilité de faire installer un système d’alimentation spécifique par une entreprise spécialisée, mais nous préférons acheter des modèles aménagés d’usine chez les constructeurs ».
Energie verte
Au total, la flotte du SIEML se compose de 30 véhicules : « Les 15 autres sont électriques. Ca permet à nos agents d’utiliser des véhicules fonctionnant avec les 2 énergies, et ainsi de vendre notre image d’un syndicat qui s’active dans les énergies vertes. Nous aimerions bien que l’Europe considère le bioGNV comme propre, et que la mobilité avec ce carburant se développe ».L’odeur est parfois un sujet sensible lorsque l’on évoque le bioGNV obtenu par méthanisation. Oublions cette image : « Dans le Maine-et-Loire, nous procédons comme AgriBioMéthane à Mortagne-sur-Sèvre, en Vendée. Les matières sont enfermées dans de grands hangars équipés de grands aspirateurs. Les odeurs sont éliminées grâce à des murs de tourbe. Le digestat obtenu est riche en phosphore, potasse et azote très utiles pour les plantes ». Le département compte actuellement 7 unités de méthanisation. 5 autres sont en cours de construction.
Les stations
La première station d’avitaillement en GNV du département a été ouverte en 2017 par le SIEML à Ecouflant, au nord d’Angers. Mutualisée, elle est utilisée par quelques professionnels locaux, dont les Alchimistes que nous avons rencontrés dernièrement. Mais elle n’est pas ouverte au public.Pour les automobilistes et les transporteurs venus d’ailleurs, il y a celle de Saint-Barthélemy-d’Anjou, à 5-6 km de là, lancée en 2021 et opérée par GNVert, filiale du groupe Engie. Mais aussi les 3 autres en service dans le département, dont celle de Saumur inaugurée début 2020 et construite par Mesure Process.
Aux couleurs d’Avia, celle de Cholet sort du lot à sa manière. Depuis son ouverture en 2018, elle n’est pas raccordée au réseau. Elle délivre du GNL et du GNC obtenu avec ce dernier. Ce qui explique que l’on n’y trouve pas de bioGNV.
La plus récente est la station BVer de Lasse, mise en service l’année dernière dans la zone de La Salamandre. Son histoire est un peu particulière. Elle est liée à celle de l’unité de valorisation énergétique des déchets présente à proximité et à celle des serres à tomates que cette dernière fournie en chaleur. Sauf que l’UVE ferme chaque année pendant 1 mois pour maintenance. Il fallait donc un raccordement au réseau de gaz pour que cette culture qui s’étend sur 4,5 hectares ne souffre pas la situation. Et puisqu’il fallait tirer un tuyau pour cela, autant le prolonger un peu pour ouvrir une station GNV.
Les futures ouvertures
Le SIEML ambitionne d’ajouter chaque année une nouvelle station à son réseau d’avitaillement en GNV. Dans cette feuille de route globale, 2023 est une année vernie avec 2 mises en service programmées. Tout d’abord en mai, à La Pommeraye intégrée fin 2015 à la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire.Le département du Maine-et-Loire se démarque par des stations ouvertes grâce à des actionnariats très diversifiés. C’est le cas de celle-ci qui, en plus de collectivités locales et d’agriculteurs méthaniseurs du cru, est portée par le groupe Gémo et les transporteurs Jolival et Pohu. Son dimensionnement permettrait d’avitailler jusque 5 poids lourds par heure. En fin d’année, celle de Saint-Léger-de-Linières, plus au nord, et à l’ouest d’Angers, complètera la liste. Des projets sont à l’étude pour y ajouter 3 ou 4 sites supplémentaires.
Indépendance gazière
A la fin de la présente année 2023, les 12 unités de méthanisation du Maine-et-Loire devraient produire 159 GWh de gaz vert. De quoi alimenter à l’année 14 000 foyers qui se chauffent avec cette énergie. Il y a encore 5 ans, il n’y avait pas de biogaz injecté sur le réseau. Actuellement, la part est de 4 %.« Nous avons adressé un courrier à tous les foyers consommant plus que ce qu’ils devraient, en leur proposant de les accompagner. Au total, 7 600 courriers ont été envoyés. Nous avions peur que cette initiative soit perçue comme du Spam, mais nous avons obtenu un taux de retour important », s’est réjoui Quentin de Bremond d’Ars, directeur territorial chez GRDF.
Dans un même souci « d’efficience, et non de décroissance », les bâtiments publics ont été surveillés. Ainsi quand une école consomme anormalement alors que les locaux ne sont pas occupés, en période de vacances, « est-ce parce qu’il y a un manque d’information du personnel ou est-ce que la pose de thermostats pourrait résoudre le problème ? ».
Leviers activables pour des économies de gaz
D’autres leviers sont activables, aussi bien pour les particuliers que pour les collectivités : l’isolation, la rénovation des bâtiments, et l’installation de systèmes de chauffage plus performants. Dans le département, 49, 96 % des foyers sont équipés de compteurs communicants qui permettent de suivre précisément les consommations à la journée.Dans son rôle de gestionnaire du réseau de gaz des collectivités, GRDF incite les consommateurs aux éco-gestes. Par exemple en adoptant une attitude volontariste de maîtrise de la température chez soi.
« Nous avons adressé un courrier à tous les foyers consommant plus que ce qu’ils devraient, en leur proposant de les accompagner. Au total, 7 600 courriers ont été envoyés. Nous avions peur que cette initiative soit perçue comme du Spam, mais nous avons obtenu un taux de retour important », s’est réjoui Quentin de Bremond d’Ars, directeur territorial chez GRDF. Dans un même souci « d’efficience, et non de décroissance », les bâtiments publics ont été surveillés. Ainsi quand une école consomme anormalement alors que les locaux ne sont pas occupés, en période de vacances, « est-ce parce qu’il y a un manque d’information du personnel ou est-ce que la pose de thermostats pourrait résoudre le problème ? ». D’autres leviers sont activables, aussi bien pour les particuliers que pour les collectivités : l’isolation, la rénovation des bâtiments, et l’installation de systèmes de chauffage plus performants.
Mise en place d’une intelligence autour des réseaux
Le SIEML envisage la mise en place « d’une intelligence autour du réseau de gaz, pouvant profiter également à l’électricité et à l’hydrogène ». Ce dernier, par exemple, offre une solution de stockage de l’énergie plus ou moins connue de ceux qui s’intéressent aux EnR et aux réseaux intelligents. Ce qui l’est sans doute moins, c’est une possibilité de mutualisation, au profit des économies d’électricité, du système qui permet la relève journalière des compteurs de gaz.« Avec le compteur intelligent Gazpar, 1 ou 2 impulsions sont envoyées par jour pour la relève, en passant par la fréquence 169 MHz. Avec cette dernière, on peut également piloter l’éclairage public. Le gain en électricité est de l’ordre de 10 à 15 % par rapport à des systèmes horaires ou en fonction de la luminosité extérieure. Cette solution est en cours d’expérimentation à Nantes », a illustré Gilles Simoncini.
Booster la production de biogaz
Dans le Maine-et-Loire, en plus de la méthanisation agricole, les boues de la station d’épuration de la Baumette, à Angers, sont exploitées.« Nous avions rencontré des problèmes réglementaires pour faire accepter dans le réseau le biogaz obtenu de cette STEP. C’est pourtant la même molécule », s’est souvenu Jean-Luc Davy. De nouveaux gisements sont espérés dans le département avec la valorisation énergétique des biodéchets : « On n’obtiendra pas de très gros volumes de gaz avec eux, mais c’est déjà un plus ».
Egalement avec la pyrogazéification du bois de classe B. Le président du SIEML espère, avec la méthanisation agrcole, « conforter la production animale en agriculture » qui « aide à maintenir le réseau de haies ».
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