Les enjeux européens du GNV expliqués par Matthias Maedge, Secrétaire Général de NGVA Europe
Des tendances du marché aux perspectives liées à la Directive AFI et au développement du biogaz, gaz-mobilité prend un peu de hauteur en s’intéressant aux problématiques et enjeux européens du gaz carburant. Entretien avec Matthias Maedge, nouveau Secrétaire Général de NGVA Europe, association européenne pour la promotion du GNV.
A l’échelle européenne, quelles sont les tendances du marché GNV ces dernières années ?
Le marché est en constante progression et nos statistiques démontrent qu’il est aujourd’hui 4 fois plus important qu’en 2003 avec un total de 1,2 millions de véhicules en circulation à travers l’Europe. Si le GNV est d’abord né en Italie il se développe désormais dans tous les pays européens porté par la Commission Européenne et certains gouvernements précurseurs désireux d’appuyer le gaz naturel comme alternative à l’essence et au diesel sur tous les types de segments, du terrestre au maritime.
Camions, bus etc… la nouvelle offre des constructeurs est en train d’émerger et va donner un nouvel essor au marché. Si certaines technologies ne peuvent couvrir que certains segments, rappelons que le GNV offre une solution pour chaque type de transport et de client.
2016 s’annonce comme une année importante pour la mobilité GNV, notamment avec les réponses des Etats membres à la Directive européenne sur les carburants alternatifs ?
En 2016, la Commission Européenne devrait porter de nombreuses initiatives en faveur de la filière et la Directive sur les carburants alternatifs, qui impose à chaque état membre d’établir un plan de déploiement d’ici à la fin de l’année, est sans doute le point le plus important. Les réponses des états membres nous permettrons de voir si nous sommes, ou pas, sur la bonne voie. Nous sommes néanmoins convaincus que la Directive permettra un développement important à court terme.
Aujourd’hui, la mobilité GNV n’est pas encore sans frontière et l’idée européenne ne saura fonctionner si tous les pays ne vont pas dans le même sens. Il y a un déséquilibre au niveau politique. Si la Directive tend à privilégier l’électricité et le gaz naturel, on parle encore trop souvent de l’électrique comme une solution unique et on oublie les grands bénéfices du GNV qui reste la solution économique la plus durable en matière d’investissements.
Quid des perspectives de la filière émergente du GNL ?
La NGVA a initié le LNG Blue Corridor et la commission européenne et l’industrie envisagent la poursuite de ce projet. Avec un réseau de quelques 70 pompes LNG en Europe, nous sommes aujourd’hui loin de parvenir à mailler le territoire.
Nous verrons néanmoins de nombreux projets au cours des prochains mois et notamment en France ou des groupes comme Engie, GRTgaz, GRDF ou Total ont des intérêts forts pour développer le réseau.
Justement, comment percevez-vous la filière française ?
En France, l’opinion sera influencée par la représentation de l’industrie nationale. Si Renault Trucks ou Iveco font d’ores et déjà partie des acteurs motivés par le gaz, l’absence des autres constructeurs nationaux n’incite pas les politiques à prendre en compte le gaz naturel, notamment pour d’autres types de véhicules comme les véhicules particuliers et utilitaires légers.
Il y a également des freins à lever sur la fiscalité du gaz carburant. Il faut créer le marché ! On peut parler d´augmenter les taxes mais on ne peut avoir cette discussion que si le GNV parvient à représenter 10 % du marché. Avant, ce n’est pas un bon signal à donner.
Au niveau des stations et des futurs corridors, la France est un pays stratégique tant pour le gaz comprimé que liquéfié. Dépendants de la France pour rallier le nord de l’Europe et particulièrement moteurs sur les sujets gaz, les espagnols espèrent un développement rapide des stations pour le développement du secteur poids lourds.
Quel est le positionnement de la NGVA vis-à-vis du biogaz ?
La NGVA est très active sur le sujet. Certains pays européens sont précurseurs mais le principal souci reste une nouvelle fois politique. En Europe, la quantité totale de biogaz s’élève à 15 milliards de mètres cube avec une grande part aujourd’hui dédiée à la production d’électricité. Ce n’est pas notre vision et nous préconisons davantage la revalorisation du biogaz en bioGNV.
En Europe, 12 pays utilisent déjà ou commence avec le biométhane dans la mobilité. Les autres sont au stade de la réflexion ou n’y ont pas encore songé. En supposant que le marché du GNV progresse de la même façon que ces dernières années, cela aboutirait à une consommation de gaz de l’ordre de 30 à 40 milliards de mètres cubes d’ici à 2030. Nos collègues industriels nous confirment qu´ un volume important pourrait être entièrement assurée par le biogaz mais les politiques doivent donner un signal important. Cela signifie que le gaz naturel doit être accepté et pas seulement tolérés comme carburant propre et partenaire des énergies renouvelables. Un signal positif doit être donné à l’industrie gazière avec des objectifs réalistes et en considérant le mix GNV/BioGNV. Si la communication politique est plus claire et donne un objectif à long terme au GNV, les inquiétudes seront levées et les investissements débloqués.
Rappelons que l’Europe s’est fixé un objectif de réduction de CO2 de 30 % d’ici à 2030. L’utilisation du GNV permet déjà de réduire de 25 % les émissions en moyenne et avec seulement 10 % de biométhane, nous excédons même les 30 %. Il faut revenir à un débat plus pragmatique…
A propos de NGVA Europe
L’association NGVA Europe a été fondée en 2008 avec pour objectif de représenter les intérêts du gaz naturel et de sa version renouvelable, le biogaz et le gaz synthétique. L’association comprend des producteurs de gaz et de composants, des constructeurs de véhicules et d’infrastructures et des structures nationales comme l’AFGNV en France.
Crée à Madrid avec pour objectif de défendre les intérêts européens du GNV, l’association est localisée depuis 2010 à Bruxelles et compte aujourd’hui 150 membres de toute l’Europe mais aussi des groupes étrangers qui ressentent un intérêt pour un développement commercial en Europe.
En savoir plus : www.ngva.eu
A l’échelle européenne, quelles sont les tendances du marché GNV ces dernières années ?
Le marché est en constante progression et nos statistiques démontrent qu’il est aujourd’hui 4 fois plus important qu’en 2003 avec un total de 1,2 millions de véhicules en circulation à travers l’Europe. Si le GNV est d’abord né en Italie il se développe désormais dans tous les pays européens porté par la Commission Européenne et certains gouvernements précurseurs désireux d’appuyer le gaz naturel comme alternative à l’essence et au diesel sur tous les types de segments, du terrestre au maritime.
Camions, bus etc… la nouvelle offre des constructeurs est en train d’émerger et va donner un nouvel essor au marché. Si certaines technologies ne peuvent couvrir que certains segments, rappelons que le GNV offre une solution pour chaque type de transport et de client.
2016 s’annonce comme une année importante pour la mobilité GNV, notamment avec les réponses des Etats membres à la Directive européenne sur les carburants alternatifs ?
En 2016, la Commission Européenne devrait porter de nombreuses initiatives en faveur de la filière et la Directive sur les carburants alternatifs, qui impose à chaque état membre d’établir un plan de déploiement d’ici à la fin de l’année, est sans doute le point le plus important. Les réponses des états membres nous permettrons de voir si nous sommes, ou pas, sur la bonne voie. Nous sommes néanmoins convaincus que la Directive permettra un développement important à court terme.
Aujourd’hui, la mobilité GNV n’est pas encore sans frontière et l’idée européenne ne saura fonctionner si tous les pays ne vont pas dans le même sens. Il y a un déséquilibre au niveau politique. Si la Directive tend à privilégier l’électricité et le gaz naturel, on parle encore trop souvent de l’électrique comme une solution unique et on oublie les grands bénéfices du GNV qui reste la solution économique la plus durable en matière d’investissements.
Quid des perspectives de la filière émergente du GNL ?
La NGVA a initié le LNG Blue Corridor et la commission européenne et l’industrie envisagent la poursuite de ce projet. Avec un réseau de quelques 70 pompes LNG en Europe, nous sommes aujourd’hui loin de parvenir à mailler le territoire.
Nous verrons néanmoins de nombreux projets au cours des prochains mois et notamment en France ou des groupes comme Engie, GRTgaz, GRDF ou Total ont des intérêts forts pour développer le réseau.
Justement, comment percevez-vous la filière française ?
En France, l’opinion sera influencée par la représentation de l’industrie nationale. Si Renault Trucks ou Iveco font d’ores et déjà partie des acteurs motivés par le gaz, l’absence des autres constructeurs nationaux n’incite pas les politiques à prendre en compte le gaz naturel, notamment pour d’autres types de véhicules comme les véhicules particuliers et utilitaires légers.
Il y a également des freins à lever sur la fiscalité du gaz carburant. Il faut créer le marché ! On peut parler d´augmenter les taxes mais on ne peut avoir cette discussion que si le GNV parvient à représenter 10 % du marché. Avant, ce n’est pas un bon signal à donner.
Au niveau des stations et des futurs corridors, la France est un pays stratégique tant pour le gaz comprimé que liquéfié. Dépendants de la France pour rallier le nord de l’Europe et particulièrement moteurs sur les sujets gaz, les espagnols espèrent un développement rapide des stations pour le développement du secteur poids lourds.
Quel est le positionnement de la NGVA vis-à-vis du biogaz ?
La NGVA est très active sur le sujet. Certains pays européens sont précurseurs mais le principal souci reste une nouvelle fois politique. En Europe, la quantité totale de biogaz s’élève à 15 milliards de mètres cube avec une grande part aujourd’hui dédiée à la production d’électricité. Ce n’est pas notre vision et nous préconisons davantage la revalorisation du biogaz en bioGNV.
En Europe, 12 pays utilisent déjà ou commence avec le biométhane dans la mobilité. Les autres sont au stade de la réflexion ou n’y ont pas encore songé. En supposant que le marché du GNV progresse de la même façon que ces dernières années, cela aboutirait à une consommation de gaz de l’ordre de 30 à 40 milliards de mètres cubes d’ici à 2030. Nos collègues industriels nous confirment qu´ un volume important pourrait être entièrement assurée par le biogaz mais les politiques doivent donner un signal important. Cela signifie que le gaz naturel doit être accepté et pas seulement tolérés comme carburant propre et partenaire des énergies renouvelables. Un signal positif doit être donné à l’industrie gazière avec des objectifs réalistes et en considérant le mix GNV/BioGNV. Si la communication politique est plus claire et donne un objectif à long terme au GNV, les inquiétudes seront levées et les investissements débloqués.
Rappelons que l’Europe s’est fixé un objectif de réduction de CO2 de 30 % d’ici à 2030. L’utilisation du GNV permet déjà de réduire de 25 % les émissions en moyenne et avec seulement 10 % de biométhane, nous excédons même les 30 %. Il faut revenir à un débat plus pragmatique…
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Crée à Madrid avec pour objectif de défendre les intérêts européens du GNV, l’association est localisée depuis 2010 à Bruxelles et compte aujourd’hui 150 membres de toute l’Europe mais aussi des groupes étrangers qui ressentent un intérêt pour un développement commercial en Europe.
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