BioGNV et GNV : une conjoncture favorable à la fixation des prix

Dans un contexte où le prix du gaz est durablement orienté à la baisse, les transporteurs ont la possibilité de contractualiser leur approvisionnement en BioGNV ou GNV à prix fixe sur plusieurs années. Une stratégie sécurisante et compétitive.
Depuis plusieurs mois, le marché du gaz naturel se stabilise. Une nouvelle conjoncture qui offre une fenêtre de tir particulièrement favorable pour sécuriser ses coûts d'approvisionnement sur le long terme
Les transporteurs disposant de stations privatives ou de volumes significatifs sur des stations publiques peuvent ainsi :
La solution ? Adopter une stratégie mixte, en ne fixant qu’une partie des volumes, tout en conservant une part d’approvisionnement sur le marché spot pour capter d’éventuelles baisses.
Le gaz retrouve sa compétitivité face au diesel
Durant la crise énergétique, particulièrement marquée en 2022, les prix du gaz ont fortement augmenté, fragilisant la compétitivité du BioGNV et du GNV face au gazole. Il aura fallu plus de 18 mois pour que les cours redescendent et que les carburants gaz retrouvent un avantage économique clair.Depuis plusieurs mois, le marché du gaz naturel se stabilise. Une nouvelle conjoncture qui offre une fenêtre de tir particulièrement favorable pour sécuriser ses coûts d'approvisionnement sur le long terme
De quoi se compose le prix du GNV et du BioGNV ?
Le prix du GNV et du BioGNV repose sur cinq grandes composantes, auxquelles s’ajoute la TVA :- Le prix de la molécule (45 à 50 % du prix final), indexé sur le marché de gros PEG (Point d’Échange de Gaz) ;
- Les coûts de distribution (30 à 35 %) : construction, exploitation et maintenance de la station ;
- Les frais d’acheminement (5 à 8 %) du gaz jusqu’à la station ;
- La TICGN, Taxe Intérieur de Consommation de Gaz Naturel (8 %). Fixée par le gouvernement, elle est de 5,23 €/MWh en usage carburant.
- Le coût des garanties d’origine pour le bioGNV, qui permet de tracer le biométhane injecté et consommé, soit un surcoût moyen de l'ordre de 10 %.

A savoir
Le prix du GNV est généralement exprimé en kilogrammes, et un kilo permet à un véhicule de parcourir une distance équivalente à celle obtenue avec un litre de diesel. En période normale (hors crise), le GNV affiche un tarif moyen de 20 à 30 % inférieur à celui du diesel. Le retour à cette compétitivité offre donc une fenêtre de tir particulièrement favorable pour sécuriser ses coûts d'approvisionnement.
Le prix du GNV est généralement exprimé en kilogrammes, et un kilo permet à un véhicule de parcourir une distance équivalente à celle obtenue avec un litre de diesel. En période normale (hors crise), le GNV affiche un tarif moyen de 20 à 30 % inférieur à celui du diesel. Le retour à cette compétitivité offre donc une fenêtre de tir particulièrement favorable pour sécuriser ses coûts d'approvisionnement.
Fixer le prix de son GNV/bioGNV sur plusieurs années : un mécanisme accessible
Il est tout à fait possible de fixer le prix de fourniture du gaz sur une durée de quatre années glissantes. Cette démarche consiste à contractualiser l’achat sur la base des prix à terme du marché PEG, visibles sur la plateforme EEX (European Energy Exchange).Les transporteurs disposant de stations privatives ou de volumes significatifs sur des stations publiques peuvent ainsi :
- Prendre contact avec les fournisseurs d’énergie sur les contrats de fourniture de gaz BioGNV/GNV;
- Demander à suivre un objectif de prix à atteindre pour fixer une partie des volumes.
Un bon moment pour investir sur le long terme
Au 2 avril 2025, les données du marché indiquaient qu’un contrat sur trois ans (2026-2028) pouvait se négocier autour de 1,20 €/kg HTVA pour du BioGNV, en incluant l’ensemble des composantes de prix*.
*Cette estimation repose sur les cotations du marché EEX PEG converties de €/MWh à €/kg (division par 67).
Au 2 avril 2025, les données du marché indiquaient qu’un contrat sur trois ans (2026-2028) pouvait se négocier autour de 1,20 €/kg HTVA pour du BioGNV, en incluant l’ensemble des composantes de prix*.
*Cette estimation repose sur les cotations du marché EEX PEG converties de €/MWh à €/kg (division par 67).
Quels risques et précautions ?
Opter pour une tarification fixe comporte néanmoins certains risques. Si les prix du gaz poursuivent leur baisse dans les années à venir, l’entreprise ayant contractualisé à l’avance pourrait perdre un avantage comparatif. À l’inverse, une remontée brutale des prix liée à un contexte géopolitique ou à des tensions sur l’approvisionnement pourrait rapidement rendre ces contrats particulièrement intéressants.La solution ? Adopter une stratégie mixte, en ne fixant qu’une partie des volumes, tout en conservant une part d’approvisionnement sur le marché spot pour capter d’éventuelles baisses.
Quels facteurs influencent le prix du gaz PEG ?
- La situation géopolitique : le gaz naturel est une ressource stratégique, dont l’approvisionnement repose sur des contrats internationaux et des infrastructures complexes (gazoducs, terminaux méthaniers). Toute instabilité géopolitique dans les régions productrices (Russie, Algérie, Norvège, États-Unis) ou sur les routes d’acheminement peut perturber l’offre et faire monter les prix.
- Le coût de l’approvisionnement en GNL : transporté par méthaniers depuis des pays producteurs comme les États-Unis ou le Qatar, il est plus coûteux que le gaz transporté par gazoducs. Son prix inclut les coûts de liquéfaction, de transport maritime et de regazéification dans les terminaux méthaniers avant d’être injecté dans le réseau.
- L'influence des autres marchés européens, notamment le TTF (Indice gaz des Pays-bas) : c’est la référence principale pour la fixation des prix du gaz en Europe. Le prix du TTF reflète l'offre et la demande à l'échelle européenne.
- L'impact de la météo : la météo influence directement la demande en chauffage et en climatisation, qui représentent une part importante de la consommation de gaz.
- Le coût du CO2 sur le marché des quotas d’émissions : Le Système d'Échange de Quotas d’Émissions de l'UE (EU ETS) impose aux producteurs d'électricité et aux industries fortement émettrices de CO₂ d’acheter des quotas d'émission.
- Les niveaux de stocks en gaz naturel : s'ils sont bas, les acteurs du marché anticipent une tension sur l’approvisionnement, ce qui fait monter les prix.
- L'essor du biogaz : l’augmentation de la production du biométhane réduit progressivement la dépendance au gaz naturel fossile. Une part croissante de la consommation de gaz étant remplacée par du biogaz local, la demande de gaz importé diminue, exerçant ainsi une pression baissière sur les prix du gaz naturel sur le marché de gros.
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